LA MAIRIE
Il est peu fréquent, qu’une commune de 2300 habitants en 1840, se dote d’un bâtiment public monumental (L : 22,40 m – l : 20 m, H : 15,50 m), auquel la diversité et la sobriété du décor architectural confèrent un caractère emblématique. Bandeaux, corniches, larmiers et pilastres agrémentent les façades ponctuées dans leur partie supérieure, de motifs décoratifs circulaires en terre cuite.
Une construction solennelle empreinte d’inspiration antique
Au rez-de-chaussée, les arcs plein-cintre, en pierres de taille ou en maçonnerie s’enchainent et se poursuivent même à l’intérieur, dans le mur de refend de l’ancienne halle. L’accès principal, côté sud, surélevé de trois degrés, aux arcades agrémentées de grilles en fer forgé, s’ouvre sur une galerie au sol dallé de marbre. Son inspiration du péristyle antique donne à l’entrée un aspect solennel. Au dessus, court sur la façade, un long balcon de pierre posé sur quatorze corbeaux ornés de volutes. Enfin, un large fronton triangulaire, à corniche et bandeau moulurés, offre un champ nu terminant la façade méridionale. Tous les encadrements des portes et fenêtres sont en pierres de taille bleutées parementées de gorges et de chanfreins. La couverture en ardoises des Pyrénées tranche nettement avec le rouge brique de la tuile canal des toitures voisines. Là encore s’exprime une volonté délibérée de différencier le bâtiment public de son environnement. Ainsi, toutes ces caractéristiques font de la mairie de Maubourguet une construction symbolique largement inspirée de l’Antique.
Un symbole de pouvoir et de séparation des pouvoirs au cœur de la Cité
A l’intérieur, un bel escalier monumental en chêne, à l’origine à trois volées, symbolisait l’ascension vers le siège du pouvoir communal, de la Justice de Paix et de l’Instruction Publique, laissant au rez-de-chaussée les attributions subalternes, à la halle, à la conciergerie et à la prison ; Par le choix de son installation au cœur de la Cité et la démolition de la première mairie située au chevet de l’église, apparaissaient déjà les prémices de la séparation des pouvoirs civils et religieux. Ce bâtiment public est né de la volonté d’un maire, Bandeaux, corniches, larmiers et pilastres agrémentent les façades ponctuées dans leur partie supérieure, de motifs décoratifs circulaires en terre cuite., sous Louis Philippe 1er . Son extraordinaire vie militaire ayant précédé sa charge de maire n’est sûrement pas étrangère à sa décision de conduire cet important projet. Cet édifice fut conçu par un jeune architecte, Jean-Jacques Latour (on lui doit entre autre la construction à Tarbes de la tour et du musée Massey).
C’est en 2005, sous le mandat de Jean Guilhas, qu’un nouveau chantier s’est ouvert sur près de 2 ans, sous la maitrise de l’architecte Michel Estangoy. C’est dans la distribution intérieure du bâtiment qu’ont eu lieu d’importants changements pour s’adapter aux besoins et nécessités d’un fonctionnement moderne, avec également l’installation d’un ascenseur. C’est une réussite innovante dans l’habillage du plafond de l’ancienne halle, hall et galerie d’entrée par un liteaunnage à claire-voie lasuré, sur fond noir. Cette réalisation conserve la chaleur du plancher bois, laissant toujours apparaître les solides poutres en chêne plus que centenaires.
(Extrait de la publication « Histoire de la Mairie de Maubourguet 1848-2007 . Un édifice public monumental et des hommes » par Sylvain Doussau.)